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La sculpture de Myriam Bonias Coencas, née d’une éducation artistique rigoureuse, laisse au spectateur la possibilité de lectures et d’émotions qui lui sont nécessaires.

De fait, l’artiste, qui, depuis longtemps, élabore son œuvre dans le silence de l’atelier, propose aujourd’hui au public la découverte (tardive) de son œuvre.

Voici donc, principalement, des bronzes et aussi des terres cuites. Des représentations de la femme et aussi de l’homme, nus, dans des postures simples, quotidiennes et sensibles. Les lignes pures qui déterminent les êtres qui peuplent son univers, font par leur originalité que la sculpture de Myriam Bonias Coencas est à la fois tendre et vive, douce et tonique.

Elle porte toujours l’empreinte tangible de la main de l’artiste, du bout de ses doigts qui s’impriment dans la matière originale malléable. Les personnages, ici, sont souvent représentés assis ou couchés, plus rarement tendus ou dans des positions de souffrance.

Ces œuvres inspirent une quiétude qui, toutefois, ne dissimule aucune des appréhensions de leur auteur, aucune de ses émotions primordiales, lesquelles nous sont ainsi révélées. Le travail de notre sculpteur est toujours cohérent.

La lente et consciente évolution de son travail développe tout un discours esthétique, plastique parfaitement évolutif.

On y perçoit, plus souvent qu’elle ne pense, comme une manière de lutte engagée entre Myriam Bonias Coencas et le sujet qu’elle a déterminé de traiter.

Alors, et ce avec tempérament, elle s’engage et se jette entièrement dans la réalisation mûrie de la pièce, afin de dominer la figure en cours.

De petits éléments de terre s’accumulent après avoir conçu la forme générale. Ils développent ici un muscle là, une masse de cheveux pour créer une autre figure, intensifiant le mouvement ou forçant l’élan. Finalement, ses personnages, souvent prestement réalisés, dans la foulée créatrice, mais toujours après une longue réflexion, lui deviennent dociles. Entre ses mains ils prennent une dimension humaine, forte et riche, laquelle s’impose dès le premier regard tout en respectant toujours le sens rare de l’unité. Mais, Myriam Bonias Coencas n’a pas pour seule préoccupation de célébrer le corps humain. C’est avant tout, l’expression du visage qui la fascine, depuis toujours, et ce infiniment plus que l’aspect original ou prégnant de tel ou tel visage, qui la retiendrait dans le seul sens du portrait pur, imaginaire ou non : « Le philosophe, Le Touareg, La Sévillane… »

Ce sont, aujourd’hui, les grands thèmes de l’expressif qui la font composer des têtes souvent de très grandes tailles et qui nous montrent son regard sur les tréfonds de l’âme. Ces vastes compositions, travaillées avec fougue, s’accompagnent souvent des mains qui par leur position soulignent l’expression retenue, stigmatisée, comme L’Enfant gelé ou L’Eclaté, par exemple...

Le sens de la sculpture a pris Myriam Bonias Coencas à bras le corps. Dès lors, on peut se poser la question de savoir qui de l’œuvre ou de l’artiste travaille l’autre.

On doit aussi souligner, à parler avec elle, que c’est là toute sa vie, sa quête quotidienne. Sa ligne spirituelle intérieure guide indéfectiblement sa main.

En perpétuelle quête, son observation des autres lui procure une liberté dans l’interprétation qu’elle fait du corps humain. En effet, il apparaît vite que le monde qu’elle a ainsi créé donne une extraordinaire ampleur à une autre intensité du corps.

Peu importe alors qu’il y a, hors des règles strictes, une main ou un pied à peine estompé, juste suggéré, ou, ailleurs, telle proportion dont l’artiste entend nous donner sa version. Là est une des forces de cette sculpture passionnée. Ou encore, dans la série des Saisons, l’artiste se libère autrement, un peu plus encore et, comme pour L’Été, par exemple intensifie son récit en imposant, dans sa composition, un énorme tournesol protecteur. Clin d’œil ou nécessité intérieure ?

Plus récemment, Myriam Bonias Coencas s’est engagée avec habileté dans le travail complexe de la sculpture animalière. Elle prend, là aussi, avec raison, quelques libertés bien venues. Ainsi en va-t-il de ses lions rugissants qui bondissent sur nous – furieux ou non – avec une violence saisissante.

Attendons donc de prochaines pièces qui, non encore conçues, seront tout aussi expressives. Aussi, on l’a compris, force et harmonie accompagnent toute l’œuvre de Myriam Bonias Coencas. On peut véritablement s’interroger sur la volonté de l’artiste d’avoir fait tant attendre pour montrer au public son œuvre.

Certes, elle n’est pas la première à avoir travaillé dans le plus total silence, jusqu’à ce qu’enfin une si grave décision lui devienne une évidence, puis nécessité...

Sans doute, et avec sagesse juge-t-elle qu’aujourd’hui elle se place efficacement face au monde ?

Son œuvre faisant corps avec elle, infatigablement attentive, elle transmet ainsi toute son âme, son amour et son ardeur.

Critique d'art -  Patrick-Gilles Persin

Myriam Bonias Coencas’ sculpture, grounded in a rigorous artistic education, provides the viewer with a broad range of interpretations and emotions, essential in order to appreciate it.

In fact, the artist, who for a long while, carried out her work in the secrecy of her studio, has belatedly decided to allow the public to discover her output.
We find here, mostly bronzes, and also some terra cotta pieces. They represent women as well as men, nude, captured within simple daily, sensitive postures.

Thanks to their originality, the pure lines defining the beings peopling her world emphasize the fact that Myriam Bonias Coencas’ sculptures are simultaneously tender and lively, gentle and energetic. They always carry the tangible imprint of the artist’s hand, the tips of her fingers embedded in the original, malleable materials.


The figures are frequently shown seated or recumbent, more infrequently tensed or in suffering postures. These works inspire a calm that, nonetheless, never conceals any of their author’s fears, none of the primordial emotions, revealed thus.

This sculptor’s production is always consistent.The slow and deliberate evolution of her work enhances a totally aesthetic, visual vernacular that is constantly evolving.
One finds there, more often than she realizes a form of struggle occurring between Myriam Bonias Coencas and the subject she is determined to handle.

 

Therefore, and with her temperament, she commits herself, throws herself totally into the matured realization of the piece, in order to overpower the ongoing figure.

Small earthen elements accumulate once she has worked out the general form. They sometime emphasize a muscle here, a mass of hair there, to produce another figure, intensifying its movement or emphasizing its curve.

But, eventually, her figures frequently carried out swiftly within a creative surge, but always after a lengthy reflective period, bow to her will.
In her hands, they take on a human, rich and powerful dimension, obvious at first glance, in the same way, as they are always respectful of a rare sense of unity.

 

However, the artist’s sole preoccupation is not the celebration of the human form.

Above all, she has always been fascinated by human facial expressions, far more than by the original or meaningful aspect of such and such a face, which would capture her attention only as a pure portrait, whether imaginary or not. Le Philosophe, la Touareg, La Sevillane…

Today, the great expressive themes lead her to compose heads, sometimes very large, that point up her scrutiny of the soul’s innermost foundations. Hands that, by their position, emphasize a restrained, stigmatized expression, like in l’Enfant gelé or l’Eclaté, for instance, frequently accompany these vast, feverishly worked out, compositions.

 

Myriam Bonias Coencas was wholeheartedly caught up in sculptural meaning. As a result, one can query which of the work or the artist, influences the other. It must also be noted that, on speaking with her, sculpture represents her whole life, her daily quest. Her interior spiritual line indefectibly guides her hand.

Constantly seeking, her observation of the others allows her a sort of freedom in the interpretation she offers of the human body. Indeed, it soon becomes clear that the world thus engendered confers astonishing breadth and a different intensity to the human body.
No matter if there are, beyond strict rules, a barely etched hand or foot, just suggested, or elsewhere, a different proportion that the artist wants to share with us. That is one of the strengths of this passionate sculpture.
Elsewhere, like in the seasons’ series, the artist frees herself differently, more than ever, and in L’Eté for instance, she intensifies her approach by imposing within its composition, a gigantic protective sunflower.

A veiled reference or an inner necessity?


More recently, Myriam Bonias Coencas ably set out on the complex tasks involved in animal sculptures. Once again she takes reasonable liberties, which are very welcome. Look at those roaring lions leaping upon us -whether furiously or not- with an electrifying energy. We therefore await some new pieces, not yet realized, that will be just as expressive.

As you will have grasped, force and harmony are the daily attendants of Myriam Bonias Coencas’ œuvre.

 

One might legitimately wonder what made the artist wait so long before showing her work to the public. Of course, she is not the first to have in absolute silence, until finally such an important decision became an obvious necessity.

No doubt, and quite wisely, she feels that nowadays she can face the world efficiently. Her work being an inherent part her being, she thus transmits all her soul, her love and her ardor to us.

 

The art critic Patrick-Gilles Persin